Sur la page dédiée à la série "La Peau de l'Autre", je vous propose aujourd'hui de contempler deux recherches de couverture pour le tome 2 :
(cliquez sur l'aperçu pour accéder à la page)
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Résumé : Les Peaux Épaisses sont des humains génétiquement modifiés, dont la carcasse, les organes et surtout la peau ont été renforcés pour leur permettre de travailler sur les chantiers spatiaux et les endroits les plus difficiles. Ils sont désormais traqués pour leur peau, et lorsque Lark, un mercenaire en lien avec un clan disparu, reçoit un message mystérieux, il sent que sa vie doit prendre un nouveau tournant…
En s’associant aux éditions Critic, les Humanoïdes Associés vont ainsi continuer de proposer de très belles adaptations de romans de science-fiction au public habitué aux bulles et aux planches. On se souvient par exemple de Silverberg avec Retour sur Belzagor ou encore Les Décastés d’Orion. Aujourd’hui, c’est le nouveau maître de la SF contemporaine, Laurent Genefort, qui a droit à un scénario de Serge Le Tendre pour rendre compte de son Peaux Épaisses (en attendant Spire ou Omale ?), dans une veine de polar spatial sombre à souhait, dans la lignée des Méta-Barons notamment. Cette chasse à l’homme emprunte à la fois à Jodorowsky et à Melville, et les rebondissements ne manquent pas pour cette adaptation, qui arrive à condenser en à peine plus de cent pages une solide histoire à la base.
Serge Le Tendre, Pasquale Frisenda / Les Humanoïdes Associés
Pour le dessin, c’est Pasquale Frisenda qui se colle à l’extension graphique de cet univers. Des gros bras, des armes perfectionnées, quelques endroits sales de la galaxie avant de terminer par les Peaux Épaisses, sortes d’ingénieurs d’Alien en plus moches. Et cette laideur choque au premier abord, car ce clan exilé n’attire pas la sympathie, on est loin des peuples beaux qui frôlent l’extinction de Valérian et du peuple des ombres par exemple. Pourtant, c’est cette absence de beauté et de finesse qui créé le réalisme et entérine l’atmosphère lourde et épaisse qui s’est dégagée depuis le début.
Serge Le Tendre, Pasquale Frisenda / Les Humanoïdes Associés
Adaptation solide, au scénario fidèle et au dessin travaillé, Peaux Épaisses régalera les fans de Genefort et les amateurs de bande dessinée de science-fiction, dans le digne héritage des Métal Hurlant ou des Asimov.
L’histoire
Mon avis
Première collaboration entre Le Tendre et Séjourné. Après Perrissin, Callède et Rodolphe, notre dessinateur de Saint-Nazaire a l’art de bosser avec de très bons scénaristes !
Découvert avec la série « Lance Crow Dog » dont le dessin m’avait bluffé, j’ai depuis lors suivi cet artiste talentueux avec « Tatanka », « l’Appel des origines » et « A la vie, à la mort ! ».
Le Tendre nous dépeint l’ambiance musicale des comédies de Broadway, celle du cinéma des années quarante, mais aussi celle plus lugubre de la guerre. Dans ce contexte, il raconte l’histoire de deux amis que la guerre et la trahison vont séparer. Harvey parti à la guerre en revient défiguré, et préfère se faire passer pour mort ; Ross qui est resté en Amérique triomphe avec leur comédie musicale dont il s’approprie le mérite complet ! Comment réagir alors face à cette trahison ? Pile ou Face ? Le pardon ou la vengeance ?
Avec l’aide de son ex capitaine qui est chirurgien dans la vie civile, Harvey accepte de servir de cobaye et va se reconstruire peu à peu. Ce sont les prémisses de la chirurgie plastique à base de peau humaine pour reconstruction, et Harvey porte un masque de peau à changer très régulièrement. Sans celui-ci, son visage atrocement brûlé lui permet de percer dans le cinéma comme acteur ! L’occasion pour Le tendre de parler de l’âge d’or de ce média dans les années d’après-guerre.
Toute cette histoire, dont ce tome est la première partie du diptyque prévu, est superbement mise en image par Gaël Séjourné, avec des décors très fouillés et précis et un visage de Harvey brûlé vraiment atroce. C’est lui aussi qui s’occupe également des couleurs donnant un ton suranné convenant magnifiquement bien au récit.
« La Peau de l’autre » (qui à l’origine devait s’intituler « Derrière les masques » mais qui a été changé au vu du contexte sanitaire !) est un superbe récit captivant qui se lit d’une traite. Le final de ce premier épisode promet par ailleurs une belle suite !
Maroulf
Ils ont la peau dure
Lark a renié son clan de Peaux-Épaisses, des êtres extraordinaires exploités comme bêtes de somme et dont la peau hypertrophiée résiste au vide spatial. Lark a été « amputé » de cette peau incroyable, mais un message codé de son clan lui rappelle que l’on ne peut pas vraiment rejeter sa lignée.
Aidé d’une étudiante en anthropologie qui n’a pas froid aux yeux, Lark se lance dans une quête pour retrouver son clan. Il devra rivaliser de ruse, afin que des mercenaires à la mine patibulaire n’exterminent pas les siens pour leur voler leur précieuse peau qui se négocie à prix d’or. Parmi ces mercenaires avides se trouve un disciple de Lark, le terrifiant sociopathe Roko.
Est-ce que l’élève surpassera le maître ?
Découvrez-le en vous plongeant dans ce bijou de science-fiction biberonné au space opera.
Peaux-Épaisses prouve encore une fois que les arts s’influencent et se nourrissent les uns les autres. Cette BD est l’adaptation du roman éponyme de Laurent Genefort. Les Éditions Critic s’associent à nouveau à nos inénarrables Humanos pour nous offrir une pièce de neuvième art de haute volée. Les deux maisons avaient déjà conjugué leurs talents avec Hard Rescue.
Les dessins, les couleurs, les décors, les cadrages et les découpages impriment un rythme soutenu et rendent le tout épique. Dopée aux gadgets mortels de destruction massive, aux personnages ambitieux et ambivalents, aux créatures complexes qui disent tant sur notre monde, cette BD nous rappelle les univers déjantés d’Alejandro Jodorowsky et Juan Gimenez pour La Caste des Méta-barons avec une débauche d’organique, de chair et de circonvolutions épidermiques. Les planètes, les vaisseaux et ces Peaux-Épaisses hallucinants marquent au fer rouge de la créativité cette composition cinématographique que nous verrions bien se développer en un film de SF jouissif.
La science-fiction n’est en rien un sous-genre. Voilà un débat éternel qui devrait être anecdotique, mais qui gangrène les alcôves des esprits humains formatés. Nous sommes tous le pur produit de schémas normatifs tatoués dans nos neurones à grands coups de marketing, de désinformation et du culte de la culture légitime.
En effet, quand j’étais petit, l’on me répétait que la littérature classique était la seule voie possible, que les romans de gare, les albums jeunesse, la fantasy ou les bandes dessinées rentraient dans la catégorie du loisir sans saveur qui ne pouvait nourrir correctement une pensée rationnelle en développement.
Un jour, j’ai fait une overdose de classicisme et je me suis jeté à corps perdu dans la SF, dans les BD, dans des lectures tous azimuts pour diversifier ma culture, car la Culture plurielle, hétéroclite et polymorphe est la garantie d’esprits éclairés, moins étriqués, moins intolérants et moins insensibles à autrui.
Peaux-Épaisses nous en met plein la vue. L’histoire nous interpelle, le suspense court sur toutes les planches jusqu’au dénouement, et tout un univers complexe s’offre à nos yeux ébahis. Nous en redemandons volontiers, parce que de ce divertissement pouvant paraître futile et superficiel naît une réflexion sur l’exploitation de minorités, la quête inutile de l’argent, la vengeance à tout prix.
Peaux-Épaisses est une BD qui propulse sa lectrice ou son lecteur vers un ailleurs fantasmé, vers un futur tonitruant. Elle nous fait passer un bon moment, comme lorsqu’on se délectait de la SF américaine (Blade Runner et consorts) et renouvelle le genre en digérant ses codes martelés par des pontes des romans, des films ou des BD.
La SF est aussi vaste qu’un champ d’astéroïdes traversant une nébuleuse, et Peaux-Épaisses dépoussière cet artéfact pour créer sa propre genèse et redorer le blason d’une SF française qui mérite d’exister à côté des colosses d’outre-Atlantique.
Adapter un roman n’est pas une mince à faire, et cette BD réussit le pari de transfigurer l’univers du roman de Laurent Genefort. Elle permet d’offrir une autre grille de lecture de l’ouvrage et élargira sans aucun doute le lectorat de cette masterpiece au message plus profond que l’on ne pourrait le croire.
Le propre de tout art réside bien là : divertir, susciter le plaisir, faire voyager la lectrice ou le lecteur et le faire réfléchir sans qu’elle/il s’en rende compte.
Défendons toujours la Culture plurielle ! Elle a encore de beaux jours devant elle, car ses chantres et autres troubadours veillent au grain !
Florent Lucéa
Intéressons-nous à une série qui a déjà quelques années, "Griffe Blanche", et partons admirer quelques beaux dessins d'Olivier TaDuc sur la rubrique consacrée à cette belle saga :
En cliquant sur l'image qui suit, vous pourrez admirer quelques extraits de planches issues de "La Peau De L'Autre" à différents moments de réalisation par Gaël Séjourné.