vendredi 30 juillet 2021

LA PEAU DE L'AUTRE : tome 2 : recherches de couvertures

 Sur la page dédiée à la série "La Peau de l'Autre", je vous propose aujourd'hui de contempler deux recherches de couverture pour le tome 2 :

(cliquez sur l'aperçu pour accéder à la page)


dimanche 25 juillet 2021

PEAUX EPAISSES : la chronique de AVOIR A LIRE

Résumé : Les Peaux Épaisses sont des humains génétiquement modifiés, dont la carcasse, les organes et surtout la peau ont été renforcés pour leur permettre de travailler sur les chantiers spatiaux et les endroits les plus difficiles. Ils sont désormais traqués pour leur peau, et lorsque Lark, un mercenaire en lien avec un clan disparu, reçoit un message mystérieux, il sent que sa vie doit prendre un nouveau tournant…

En s’associant aux éditions Critic, les Humanoïdes Associés vont ainsi continuer de proposer de très belles adaptations de romans de science-fiction au public habitué aux bulles et aux planches. On se souvient par exemple de Silverberg avec Retour sur Belzagor ou encore Les Décastés d’Orion. Aujourd’hui, c’est le nouveau maître de la SF contemporaine, Laurent Genefort, qui a droit à un scénario de Serge Le Tendre pour rendre compte de son Peaux Épaisses (en attendant Spire ou Omale ?), dans une veine de polar spatial sombre à souhait, dans la lignée des Méta-Barons notamment. Cette chasse à l’homme emprunte à la fois à Jodorowsky et à Melville, et les rebondissements ne manquent pas pour cette adaptation, qui arrive à condenser en à peine plus de cent pages une solide histoire à la base.

Serge Le Tendre, Pasquale Frisenda / Les Humanoïdes Associés

Pour le dessin, c’est Pasquale Frisenda qui se colle à l’extension graphique de cet univers. Des gros bras, des armes perfectionnées, quelques endroits sales de la galaxie avant de terminer par les Peaux Épaisses, sortes d’ingénieurs d’Alien en plus moches. Et cette laideur choque au premier abord, car ce clan exilé n’attire pas la sympathie, on est loin des peuples beaux qui frôlent l’extinction de Valérian et du peuple des ombres par exemple. Pourtant, c’est cette absence de beauté et de finesse qui créé le réalisme et entérine l’atmosphère lourde et épaisse qui s’est dégagée depuis le début.

Serge Le Tendre, Pasquale Frisenda / Les Humanoïdes Associés

Adaptation solide, au scénario fidèle et au dessin travaillé, Peaux Épaisses régalera les fans de Genefort et les amateurs de bande dessinée de science-fiction, dans le digne héritage des Métal Hurlant ou des Asimov.

mercredi 21 juillet 2021

LA PEAU DE L'AUTRE : la chronique de GENERATION BD

 L’histoire

Décembre 1941 à New York, Ross Manson et Harvey Meulen rêvent de percer à Broadway. Nos deux amis écrivent des chansons pour une comédie musicale et grâce à leur amie Edith dont ils sont tous deux amoureux, une critique musicale vient les écouter. Mais soudain retentissent toutes les sirènes de New-York, Pearl Harbor vient d’être attaquée par les Japonais et les Américains entrent en guerre !
Janvier 1944, Harvey est dans l’aviation mais son avion se fait abattre par la DCA allemande. L’atterrissage en urgence permet à Harvey de s’extraire et d’évacuer Jason, son capitaine blessé. Mais en revenant vers l’appareil pour sauver les autres passagers, celui-ci explose et le feu lui brûle le visage. Quatre mois plus tard, toujours hospitalisé pour ses graves blessures, Harvey préfère que son entourage le croie mort et il n’accepte de voir que Jason, chirurgien de profession, qui va tenter de l’aider avec de nouvelles techniques de chirurgie plastique encore balbutiante. Mais la lecture d’un article dans le journal le met en colère noire : il apprend que la comédie musicale écrite avec son ami remporte un franc succès mais que Ross s’en est attribué seul le mérite !



Mon avis

Première collaboration entre Le Tendre et Séjourné. Après Perrissin, Callède et Rodolphe, notre dessinateur de Saint-Nazaire a l’art de bosser avec de très bons scénaristes !

Découvert avec la série « Lance Crow Dog » dont le dessin m’avait bluffé, j’ai depuis lors suivi cet artiste talentueux avec « Tatanka », « l’Appel des origines » et « A la vie, à la mort ! ».

Le Tendre nous dépeint l’ambiance musicale des comédies de Broadway, celle du cinéma des années quarante, mais aussi celle plus lugubre de la guerre. Dans ce contexte, il raconte l’histoire de deux amis que la guerre et la trahison vont séparer. Harvey parti à la guerre en revient défiguré, et préfère se faire passer pour mort ; Ross qui est resté en Amérique triomphe avec leur comédie musicale dont il s’approprie le mérite complet ! Comment réagir alors face à cette trahison ? Pile ou Face ? Le pardon ou la vengeance ?



Avec l’aide de son ex capitaine qui est chirurgien dans la vie civile, Harvey accepte de servir de cobaye et va se reconstruire peu à peu. Ce sont les prémisses de la chirurgie plastique à base de peau humaine pour reconstruction, et Harvey porte un masque de peau à changer très régulièrement. Sans celui-ci, son visage atrocement brûlé lui permet de percer dans le cinéma comme acteur ! L’occasion pour Le tendre de parler de l’âge d’or de ce média dans les années d’après-guerre.

Toute cette histoire, dont ce tome est la première partie du diptyque prévu, est superbement mise en image par Gaël Séjourné, avec des décors très fouillés et précis et un visage de Harvey brûlé vraiment atroce.  C’est lui aussi qui s’occupe également des couleurs donnant un ton suranné convenant magnifiquement bien au récit.

« La Peau de l’autre » (qui à l’origine devait s’intituler « Derrière les masques » mais qui a été changé au vu du contexte sanitaire !) est un superbe récit captivant qui se lit d’une traite. Le final de ce premier épisode promet par ailleurs une belle suite !

Maroulf

dimanche 18 juillet 2021

PEAUX EPAISSES : la chronique de CHRONIQUE-BD

Ils ont la peau dure

Lark a renié son clan de Peaux-Épaisses, des êtres extraordinaires exploités comme bêtes de somme et dont la peau hypertrophiée résiste au vide spatial. Lark a été « amputé » de cette peau incroyable, mais un message codé de son clan lui rappelle que l’on ne peut pas vraiment rejeter sa lignée.

Aidé d’une étudiante en anthropologie qui n’a pas froid aux yeux, Lark se lance dans une quête pour retrouver son clan. Il devra rivaliser de ruse, afin que des mercenaires à la mine patibulaire n’exterminent pas les siens pour leur voler leur précieuse peau qui se négocie à prix d’or. Parmi ces mercenaires avides se trouve un disciple de Lark, le terrifiant sociopathe Roko.

Est-ce que l’élève surpassera le maître ?

Découvrez-le en vous plongeant dans ce bijou de science-fiction biberonné au space opera.

Adaptation graphique

Peaux-Épaisses prouve encore une fois que les arts s’influencent et se nourrissent les uns les autres. Cette BD est l’adaptation du roman éponyme de Laurent GenefortLes Éditions Critic s’associent à nouveau à nos inénarrables Humanos pour nous offrir une pièce de neuvième art de haute volée. Les deux maisons avaient déjà conjugué leurs talents avec Hard Rescue.

Les dessins, les couleurs, les décors, les cadrages et les découpages impriment un rythme soutenu et rendent le tout épique. Dopée aux gadgets mortels de destruction massive, aux personnages ambitieux et ambivalents, aux créatures complexes qui disent tant sur notre monde, cette BD nous rappelle les univers déjantés d’Alejandro Jodorowsky et Juan Gimenez pour La Caste des Méta-barons avec une débauche d’organique, de chair et de circonvolutions épidermiques. Les planètes, les vaisseaux et ces Peaux-Épaisses hallucinants marquent au fer rouge de la créativité cette composition cinématographique que nous verrions bien se développer en un film de SF jouissif.

La SF tire son épingle

La science-fiction n’est en rien un sous-genre. Voilà un débat éternel qui devrait être anecdotique, mais qui gangrène les alcôves des esprits humains formatés. Nous sommes tous le pur produit de schémas normatifs tatoués dans nos neurones à grands coups de marketing, de désinformation et du culte de la culture légitime.

En effet, quand j’étais petit, l’on me répétait que la littérature classique était la seule voie possible, que les romans de gare, les albums jeunesse, la fantasy ou les bandes dessinées rentraient dans la catégorie du loisir sans saveur qui ne pouvait nourrir correctement une pensée rationnelle en développement.

Un jour, j’ai fait une overdose de classicisme et je me suis jeté à corps perdu dans la SF, dans les BD, dans des lectures tous azimuts pour diversifier ma culture, car la Culture plurielle, hétéroclite et polymorphe est la garantie d’esprits éclairés, moins étriqués, moins intolérants et moins insensibles à autrui.

Peaux-Épaisses nous en met plein la vue. L’histoire nous interpelle, le suspense court sur toutes les planches jusqu’au dénouement, et tout un univers complexe s’offre à nos yeux ébahis. Nous en redemandons volontiers, parce que de ce divertissement pouvant paraître futile et superficiel naît une réflexion sur l’exploitation de minorités, la quête inutile de l’argent, la vengeance à tout prix.

Pour conclure

Peaux-Épaisses est une BD qui propulse sa lectrice ou son lecteur vers un ailleurs fantasmé, vers un futur tonitruant. Elle nous fait passer un bon moment, comme lorsqu’on se délectait de la SF américaine (Blade Runner et consorts) et renouvelle le genre en digérant ses codes martelés par des pontes des romans, des films ou des BD.

La SF est aussi vaste qu’un champ d’astéroïdes traversant une nébuleuse, et Peaux-Épaisses dépoussière cet artéfact pour créer sa propre genèse et redorer le blason d’une SF française qui mérite d’exister à côté des colosses d’outre-Atlantique.

Adapter un roman n’est pas une mince à faire, et cette BD réussit le pari de transfigurer l’univers du roman de Laurent Genefort. Elle permet d’offrir une autre grille de lecture de l’ouvrage et élargira sans aucun doute le lectorat de cette masterpiece au message plus profond que l’on ne pourrait le croire.

Le propre de tout art réside bien là : divertir, susciter le plaisir, faire voyager la lectrice ou le lecteur et le faire réfléchir sans qu’elle/il s’en rende compte.

Défendons toujours la Culture plurielle ! Elle a encore de beaux jours devant elle, car ses chantres et autres troubadours veillent au grain !

Florent Lucéa


lundi 12 juillet 2021

GRIFFE BLANCHE : illustrations

Intéressons-nous à une série qui a déjà quelques années, "Griffe Blanche", et partons admirer quelques beaux dessins d'Olivier TaDuc sur la rubrique consacrée à cette belle saga :


(cliquez sur l'image)

lundi 5 juillet 2021

LA PEAU DE L'AUTRE : étapes

 En cliquant sur l'image qui suit, vous pourrez admirer quelques extraits de planches issues de "La Peau De L'Autre" à différents moments de réalisation par Gaël Séjourné.


jeudi 1 juillet 2021

LA PEAU DE L'AUTRE : la chronique de BD GEST

Harvey et Ross sont deux amis qui ont pour ambition de créer leur comédie musicale avec comme doux rêve de la jouer sur Broadway. L'un est un talentueux musicien ayant le piano en tant qu'instrument de prédilection, l'autre écrit les chansons et gère le business. Lorsqu'en décembre 1941 surviennent les alarmes étourdissantes à travers New-York : les États-Unis entrent en guerre. Harvey décide de s'engager, le projet avorte, l'honneur de la patrie avant tout. Il s'écoule trois longues années avant que le héros, le visage défiguré par une terrible brûlure causée lors d'un calamiteux sauvetage militaire, apprenne par un article de presse que son acolyte s'est approprié leur création. Cette dernière est un véritable triomphe et le succès est retentissant ! Comment réagir alors à cette trahison ? Pile, le pardon ? Face, la vengeance ?



À l'écriture, Serge Le Tendre, père de la série Chinaman , réserve un sort sombre et tragique au le protagoniste principal. Ce grand brûlé de guerre abandonné de tous car considéré comme mort, prépare son retour et compte bien faire payer au prix fort ses désillusions. Le scénariste met en place dans ce premier tome les ingrédients nécessaires - rebondissements, trahison - pour faire progresser lentement une tension palpable jusqu'au cliffhanger final. Le personnage d'Harvey est intéressant à suivre, l'ambivalence de sa nature émerge au fil des pages bien aidé par la création à la lisière du fantastique, d'un nouveau visage façonné par un chirurgien de la peau. L'auteur, semble s'être inspiré des comics pour brosser son portrait. Ainsi, des similarités flagrantes apparaissent avec l'iconique Harvey Dent, présent dans l'univers de Batman. Défiguré également (lui à cause d'un jet d'acide) il alterne sur le devant de la scène avec son alter égo schizophrène, Double-Face.

Côté dessin, Gaël Séjourné (À la vie à la mort) propose un graphisme rétro qui se marie admirablement avec l'ambiance de l'histoire. Le trait épuré et le choix des couleurs dans des tons vintage participent à ancrer parfaitement la mise en scène générale du récit. Une mention spéciale pour le soin apporté aux éléments extérieurs et la trogne horrifique d'Harvey.

Pile et Face pose les bases de l'intrigue et donne juste ce qu'il faut de suspense au lecteur pour attendre impatiemment la conclusion de ce diptyque.